Texte : Stéphane Theri
Musique : Susanna Ikebana
De cet instant rare, je ne peux me résoudre qu’à l’infinie beauté de tout ce que cet amour me procure. Elle est là, endormie, et mon coeur de deux ou trois battements plonge mon corps et mon âme dans une indicible tendresse. L’amour, mon amour pour elle me submerge dans le silence et la douceur de la nuit.
Je flotte à la surface de la vie dans tout ce qu’elle recèle de magie. L’eau des rivières et la profondeur des océans ne sont rien au regard de l’une de mes larmes. Oui, ce sentiment d’aimer, comme une pluie diluvienne dessine sur mon visage les doux et chauds rivages de l’amour et m’isole du reste du Monde.
Comment pourrais-je soustraire à cet instant de volupté, le souvenir de ses premiers mots d’amour à mon égard alors qu’assis au bord du Monde, j’étais décidé à plonger seul et désespéré dans le noir infini de l’inconnu funeste. Je suis le rescapé d’une terre perdue, parce que trop souvent dénudée de tout sentiment et par trop étouffée par les choses.
Elle est cette rose sans épine qui a su conquérir mon coeur et sauver mon existence terrestre. Sa beauté ne trouve équivalence que dans sa bonté. À présent et grâce à elle, je sais ce qu’est la vraie richesse. J’ai également appris qu’elle ne se porte que dans le coeur.